World Timbres Mixture

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«World timbres mixture» est notre nouvel méthode de composition avec un matériel sonore nouveau, choisis par des raisons esthétiques, et qui consiste, fondamentalement, dans le mixage des instruments de l’orchestre classique avec des timbres d’instruments provenant de différents continents, cultures et pays.
Après une période de recherche sur les caractéristiques de chaque sonorité d’instruments de traditions populaires (tels que le aulos, azteca, pungi, didgeridoo, cornemuse, diple, duduk, erke, kena, launeddas, shakuhachi, orlo, jubus, n’goni, oud, vina etc), nous avons créé une «palette sonore » qui nous a permis de «colorer» des timbres d’instruments classiques avec des timbres d’instruments de tradition orale et vice-versa.
En ce qui concerne cette « mixage» de timbres, nous avons découvert un monde « insolite, inespéré et illimité » de nouvelles sonorités pour nos partitions de chambre et d’orchestre.
Ivanka Stoianova- sur «Mixing up» de J.L.Campana
«Mixing up» (2017) de José Luis Campana pour sextuor à vent live (hautbois, clarinette, trompette, cor, basson et trombone) et ensemble de 29 instruments de différentes traditions populaires à travers le monde sur support audio de José Luis Campana fait suite à son vaste catalogue d’oeuvres pour différentes formations instrumentales, vocales- instrumentales, électroniques et mixtes et de beaucoup de travail de recherche en studio électronique.
En initiant une nouvelle phase dans son travail de compositeur. «Mixing up» répond au besoin d’une rénovation radicale de la matière du son. Pour en finir avec les sons chargés d’histoire et les techniques compositionnelles des instruments acoustiques de l’orchestre, pour en finir avec les sonorités et les techniques spécifiques des instruments des traditions populaires introduisant inévitablement un effet exotique dans le contexte de la musique occidentale, pour en finir avec les techniques et technologies récentes, devenues vite académiques et répétitives (comme les pièces pour flûte des années 60 devenues toutes « pièces Gazzelloni » portant le nom du flûtiste exceptionnel qui les avait créées, puis les nombreuses pièces, souvent avec transformation du son en temps réel, toutes similaires car générées par les mêmes programmes informatiques).
Mixing up traduit le désir d’inventer un nouvel univers sonore – inconnu, inouï, nouveau – tout en puisant dans la richesse des traditions populaires (les instruments avec leurs timbres spécifiques) et de la tradition classique. Aucun timbre n’a été dénaturé ou modifié par des programmes informatiques de transformation. L’extension de l’ambitus de certains instruments populaires vers le grave et l’aigu, ainsi que les «halos» de résonances timbrales riches contribuent à créer l’impression d’espaces lointains, de dimensions oniriques, d’ouverture, d’infini.
Le propos du compositeur n’est pas l’opposition des altérités, comme toujours dans le passé, et la reconnaissance des timbres individuels, mais leur interaction, leur fusion productrice de différent. Schoenberg avait indiqué le chemin avec sa pièce Farben / Couleurs de ses Six pièces op. 16 (1908), devenue la définition-même de sa Klangfarbenmelodie, mélodie de timbres.
Mais on oublie souvent que sa notion de Klangfarbenmelodie intégrait non seulement les timbres instrumentaux, mais encore les hauteurs, les dynamiques, ainsi que les principes fondamentaux de l’écriture occidentale : l’harmonie et la polyphonie. La nouvelle matière du son inventée par Campana est aussi, comme toute découverte artistique, une synthèse forte: des qualités timbrales des instruments classiques et populaires qui absorbent les procédés d’écriture de la musique récente au profit d’un univers musical nouveau, libéré des carcans des traditions, des stéréotypes et des automatismes des techniques et des technologies et ouvert à l’imaginaire compositionnel d’aujourd’hui. Après Stravinski, de Falla, Bartok, Berio, Ravi Shankar et Menuhin…, on pensait qu’il n’y avait plus tellement lieu à continuer à chercher dans le domaine du folklore.
L’expérience de Campana prouve magistralement le contraire. Fort des acquisitions des musiques spectrales et des technologies récentes, il découvre dans les timbres des instruments populaires un nouveau domaine inexploré pour inventer une matière sonore infinie, toujours à réinventer. Klangfarbenmelodie: La dénomination était trop limitée par rapport à la découverte compositionnelle de Schoenberg dans Farben. La proposition forte du compositeur JLCampana est de faire un mixage unique non seulement des timbres instrumentaux classiques et populaires, mais réaliser aussi la mixture convaincante de ces timbres résultants avec les procédés compositionnels de l’écriture et de la pensée formelle de ce début du XXIe siècle.
Ivanka Stoïanova, Dr. en Musicologie et Dr. Honoris Causa.
Marc Battier-sur «Mixing up» de JL.Campana.
Les oeuvres composées par José Luis Campana rejoignent un mouvement qui souvent traverse les musiques de ce début de siècle, et qui se nourrit des instruments de cultures diverses. On en trouve de nombreux exemples chez les créateurs de l’Asie orientale: en Chine, au Japon ou en Corée, les mélanges de formes occidentales contemporaines, instrumentales autant qu’électroacoustique et d’instruments traditionnels sont de plus en plus fréquents. Il s’agit souvent de chercher un ancrage dans la propre tradition, si différente de celle importée de l’Occident.
Cependant, il n’en est pas ainsi. Sa quête de recherche de timbre, démarche qui a accompagné la musique depuis le début du vingtième siècle, le conduit sur un sentier encore peu fréquenté. Comme lanterne, il a recours au concept de cartes de timbre, comme celles issues de recherches des années 1970 conduite par John Grey aux Etats-Unis et poursuivis par David Wessel à l’Ircam. Ces travaux sont mis en lumière de nouvelles catégories permettant de mieux comprendre les dimensions du timbre, et ont ainsi offert aux compositeurs un vocabulaire et des concepts nouveaux, comme l’a bien montré le chercheur et créateur Jean-Claude Risset. Naviguer dans une carte de timbres, c’est créer une palette de sonorités qui viennent enrichir les instruments jouées en direct: elle peut conduire à des halos, des masses, des textures ou toutes sortes d’alliages souvent denses qui font basculer la perception dans des paysages sonores inconnus. C’est aussi une victoire pour les chercheurs de la fin du vingtième siècle que des compositeurs d’aujourd’hui poursuivent leurs travaux par des créations artistiques.
Ce qui marque dans des partitions comme «Mixing-up» de José Luis Campana est une orchestration qui échappe à tout modèle. Les compositeurs assemblent une variété inimaginable d’instruments de cultures très différentes et en tisse les sonorités avec ceux de l’orchestre occidental. L’auditeur reconnait ici l’accordéon, là un ensemble de chambre, mais de ces instruments qui nous sont familiers émergent des textures qui sont, elles, inédites. Cependant, ce n’est pas en recourant aux traitements électroacoustiques, dont on sait qu’ils permettent de profondément transformer les timbres et les formes sonores grâce aux techniques du studio, mais en alliant subtilement des sources sonores instrumentales. Ainsi se crée une matière à la fois proche des attentes de ce que peut apporter la musique de concert, et d’émerveillement devant ces tissus sonores inouïs.
Marc Battier Musicologue, Chercher à l’IRCAM et Professeur émérite de la Sorbonne-Paris.
Claude Delangle- sur «Mixing up» de JL.Campana
«…du très beau travail, une recherche passionnante ! Ces synthèses sonores font entendre des combinaisons inouïes ! »
Claude Delangle: Saxophoniste, Professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.
Walter Boudreau-sur «Mixing Up» de JL Campana
J’ai écouté attentivement l’enregistrement de Mixing Up et mon commentaire est le suivant: Non seulement cette démarche « acoustique » (aux résultats « électroacoustiques »…) produit une musique inouïe, révélatrice de couleurs timbrales insoupçonnées, mais le tout étant réalisé sans avoir à recourir à une technologie souvent « lourde » et qui a tendance devenir obsolète aussitôt rendue accessible ! Je compte bien porter ton Mixing Up au sommet du palmarès des projets escomptés à MNM 2019, dont la thématique sera « Les Grands Espaces… »
Walter Boudreau, Compositeur.
Directeur artistique de la Société de musique contemporaine de Québec
(SMCQ) et du Festival International de Montréal/ Nouvelles musiques.
Michèle Tosi- sur «Mixing up» de JL. Campana
Le projet de Mixing up est singulier et la réalisation en est inouïe! C’est une aventure dans laquelle s’est lancé José Luis Campana, celle de réunir 29 instruments traditionnels du monde entier et de tous les âges – parmi les plus fabuleux citons les launeddas, le didgeridoo, le shō, l’aulos, la gaita, la vina ou encore la trompa de caracola – et de les associer à un sextuor à vents «live».
L’enjeu, le défi, est de lier entre elles ces deux lutheries, de les faire cohabiter voire interagir : d’une part les vents de l’orchestre classique, qui vont jouer sur scène et seront amplifiés, d’autre part des instruments offrant une palette de sonorités et une variété de timbres infinie pour cet amoureux des sons qu’est Campana.
La première étape a consisté à compiler le matériau sonore issu de ces 29 instruments du monde. Campana le prélève à partir de banques de sons naturels multiples et les numérise afin d’obtenir des échantillons aussi nombreux que ductiles. Ils vont servir à élaborer la «partie audio», autrement dit le «support audio» projeté à travers les haut-parleurs prévus à cet effet.
On peut, à l’écoute, y déceler une grande forme en trois parties ménageant un bref silence entre elles, mouvements II et III ainsi qu’après le quatrième. A 5’10, en effet (fin du mouvement II), la densité s’accroit jusqu’à saturation de l’espace, tel le plein-jeu d’un méta-instrument où s’interpénètrent et fusionnent les deux sources sonores.
Un travail subtil d’hybridation des sonorités, sous forme de trames fluides se relayant par tuilage, constitue la matière du troisième mouvement. Juste avant l’extraordinaire théâtre de sons instauré dans le quatrième – les instruments traditionnels ont la primeur au début – renouvelant l’écriture et les gestes instrumentaux, tout en ménageant des surprises.
Après le fulgurant mouvement V, la dernière partie creuse l’espace, étire les registres et laisse se déployer une véritable polyphonie de lignes très ciselées au sein de laquelle s’imitent le hautbois, la clarinette, le shakuhashi, la cornemuse… dans un espace réverbéré où s’inscrivent les figures de la singulière trompa de caracola.
Chose rare concernant le «support audio» qui est ici intégralement représenté, dans une notation traditionnelle de registres et de hauteurs, au sein même de la partition jouée en direct par les musiciens.
Michèle Tosi – Musicologue.
Jean Geoffroy sur «Mixing up» de JLCampana et «Etorkiz eta izatez» d’I.Urrutia
«Le son matière est une notion bien connue aujourd’hui sur laquelle travaillent de très nombreux compositeurs à travers des transformations électroniques live, des modes de jeux nouveaux, les métas-instruments et développements de toutes sortes, ce «son» qui a accompagné l’homme depuis toujours, que ce soit à travers ses traditions musicales populaires, que les timbres qui y sont associés, comme autant de signatures apposées à travers les âges.
La démarche de José-Luis Campana et Isabel Urrutia est différente.
C’est là, toute l’ambition de cette nouvelle recherche: recréer une nouvelle dimension, un nouvel espace sonore. Cette démarche a créé un nouvel espace sonore génial…Cela sonne vraiment très bien!
Je compte réaliser des enregistrements par famille d’instruments: Bols Chinois, Bois, Métaux…étudier ses résonnances à l’aide de l’ordinateur, créer de nouvelles modes de «jeux» et leur retravailler, afin d’ enrichir la «banque de sons» de notre «palette sonore» avec des instruments des traditions populaires pour son application à la composition musicale».
Jean Geoffroy, Percussionniste, Professeur aux Conservatoires Nationaux Supérieurs de Musique de Paris et Lyon.
Bertrand Dubedout- sur «Mixing up» de JLCampana
Je suis impressionné par la quantité de travail que tu as accumulée dans cette oeuvre. Je suis très sensible à la richesse des textures qui configurent un paysage vraiment nouveau.
Je suis aussi très sensible à la richesse harmonique, au travail de sillage, de trainées que laisse derrière elle chaque nouvelle texture. C’est aussi une authentique pièce d’orchestre avec seulement 6 instruments live, ce qui est aussi une piste extrêmement riche pour les compositeurs, à une époque où les orchestres ne jouent, au titre du «contemporain», que du néoclassique. Même en termes d’économie musicale, c’est une idée que je crois pleine d’avenir.
Bertrand Dubedout- Compositeur, Professeur au Conservatoire de Toulouse et Co-Directeur d’éOle.
Marie Ythier- sur «Mixing up» de JL.Campana
Bravo, c’est très réussi!
J’aime beaucoup la matière et l’épaisseur, les soufflés dans les graves, ainsi que les motifs plus contrapuntiques qui se développent à partir de la moitié de la pièce avec les guirlandes de sons qui ressemblent un peu à du cymbalum ou cordes pincées.
Marie Ythier Violoncelliste.
Jean Geoffroy sur «Mixing up» de JLCampana et «Etorkiz eta izatez» d’I.Urrutia
Retrouver les sons à partir de leurs origines.
Les instruments actuels sont les fruits de siècles de développement et d’amélioration techniques et sonores, et ont souvent perdus le lien avec leurs origines.
Les timbres, la puissance, la technicité n’ont plus rien à voir avec les quelques notes que pouvaient produire leurs lointains ancêtres.
Alors qu’une flûte antique était faite de quelques trous percés dans un bois creux, ou un roseau, la flûte traversière ne garde de son origine que le souffle, mais a perdu la fragilité des sons d’autrefois ainsi que leurs timbres.
Il en est de même pour la plupart des familles d’instrument.
Ces instruments anciens, liés à des cérémonies, ou des événements particuliers de la vie en société portaient en eux la signature de la société dans laquelle ils étaient joués, et revêtaient ainsi parfois un caractère sacré, leurs sons étaient une sorte de signature d’un clan, d’un village.
C’est sur ces « signatures sonores » que José Luis Campana et Isabel Urrutia travaillent depuis longtemps déjà. Il ne s’agit pas d’inventer dans le sens d’une découverte ouvrant des champs totalement nouveaux à base de synthèse sonore, mais d’inventer dans le sens d’une re-découverte des sons que l’on croyait avoir oubliés.
A partir d’un long travail de collectage sonore, rêver un son qui serait une sorte de « réconciliation » entre les sons d’aujourd’hui et ceux du passé, donnant ainsi au son lui-même la possibilité de traverser tous les âges, des origines à nos jours.
Tel est l’ambition de ce projet auquel je suis très attaché comme tous mes collègues et amis autour de cette table.
Une façon pour nous, interprètes d’entrevoir des champs d’exploration sonore tournés vers un geste instrumental originel, peut-être plus intuitif, plus informel, totalement lié au son en tant que matière à sculpter à modeler et à re-découvrir.
Jean Geoffroy, Percussionniste, Professeur aux Conservatoires Nationaux Supérieurs de Musique de Paris et Lyon
Pascal Contet, Accordéoniste et Compositeur
«Après notre récente rencontre avec Isabel Urrutia et José-Luis Campana, nul doute que nous devons impérativement continuer à travailler leur riche matériau que je nommerai «métamorphose sonore».
Telle une chrysalide prisonnière de sons depuis des siècles, je me laisse à imaginer les plaisirs de jouer et d’entendre l’univers sonore une fois que les compositeurs l’auront délivrée et exploitée sous différents regards d’instruments modernes et d’interprètes issus du monde de la création musicale contemporaine.
Cela nous invite au voyage intérieur tout en pensant au futur. Il relie nos mémoires aux couleurs que nous imaginons ou à d’autres encore plus inconnues issues de cultures lointaines dans l’espace comme dans celles du temps.
C’est un projet qui relie l’ancien et le moderne. J’ai déjà pu tester une rencontre similaire avec le SHENG, l’un de nos instruments les plus anciens (3000 ans avant Jésus-Christ) et le plus proche de l’accordéon actuel.
Enrichi d’une multitude de d’instruments, de recherches et de sons inédits, c’est à un nouveau monde sonore que nous invitent José-Luis et Isabel.
L’extension acoustique et électroacoustique peut en effet révéler bien plus d‘horizons sonores.
Commentaire de François Bayle sur «Mixing up», «Nalu kamusi» et «Asi…» de José Luis Campana et «Etorkiz eta izatez» («Par origine et par nature») et «Mandala» d ‘Isabel Urrutia / 19 mai 2018.
Cher José Luis
Merci pour cette belle production de WTM ( «World Timbres Mixture»).
J’ai TOUT aimé !, autant le «Mixing up» orchestral que les percussions de Jean Geoffroy («Mandala» et «Nalu kamusi») excellent comme toujours, ou la guitarre de Roberto Aussel («Asi…) étonnante.
Mes compliments aussi à Isabel Urrutia que je découvre avec son «Etorkiz eta izatez» très réussi.
Des sons nouveaux et des idées concrètes et réciproquement !, des nouvelles idées venues de l’écoute renouvelée, déplacée, mondialisée…
Bien cordialement à chacun, continuez sur cette belle route.
François Bayle.
José Luis Campana
«MIXING UP» ( 2017)
Pour Sextuor à Vent Classique «live»
et
Ensemble de 29 Instruments de Traditions Populaires sur Support Audio.
Commande du Ministère de la Culture Français
et
INA / GRM / Radio France ( 2017)
Informatique Musicale: INA/ GRM /Radio France
Cette œuvre, est la première que j’ai composée dans cette orientation esthétique, elle s’inscrit dans ce que nous appelons : «World timbres’ mixture» («Mixture de timbres du monde»). A savoir, des instruments de l’orchestre classique qui se croisent avec des timbres d’instruments appartenant aux différents continents, cultures et pays.
Après une période de recherche sur les caractéristiques de chaque sonorité d’instruments de traditions populaires (tels que le : Aulos, Sifflet Azteca, Pungi, Didgeridoo, Cornemuse, Di, Diple, Duduk, Erke, Kena, Lambi, Launeddas, Shakuhachi, Orlo, Jubus, N’goni, Oud, Vina etc), j’ai créé une « Palette sonore », qui m’a permis de « colorer » des timbres d’instruments classiques par des timbres d’instruments de tradition orale et vice-versa, de créer des accords et des polyphonies multiples, de « solis », de grands « tuttis »…
Enfin, mon point de départ était de créer une sonorité d’orchestre ou de musique de chambre avec des instruments de timbres, parfois un peu connus mais, dans la plupart du temps, étrangers aux sonorités de ma musique précédente.
Au fur et à mesure que j’avançais, lentement, dans cette démarche tout à fait nouvelle pour moi, je me suis confronté très souvent, à de bonnes et à de mauvaises surprises à propos de cette « mixture » de timbres, j’ai découvert ainsi, un monde « insolite, inouï et illimité » de nouvelles sonorités, très séduisantes, mais difficiles à choisir concernant les meilleures combinaisons.
Par ailleurs, aucun timbre choisi n’a été modifié par des programmes informatiques de transformation du son. Mon projet était, de rester, autant que possible, tout près des sons naturels joués par ces instruments populaires, parfois légèrement semblables, mais aussi, très différents entre eux.
Grâce à l’informatique musicale, j’ai pu élargir quelque fois la tessiture de certains instruments vers l’aigu ou vers le grave, avec le souci de rester très proche de leurs possibilités techniques et de leurs sonorités naturelles.De la même manière, j’ai créé des « halos » (sorte de résonances très lointaines) afin de « colorer » aussi le silence absolu et ainsi faire entendre aux auditeurs de différents « plans sonores ».
Dans cette recherche, j’ai pu bénéficier de la collaboration de la compositrice Isabel Urrutia dans le difficile choix de timbres.
Tournée World Timbres Mixture
8 avril 2021 – 19h
SCRIME – salle Hémicuclia, Bordeaux
10 avril 2021 – 19h30
Église St Merry Paris
12-19 avril 2021
Mexique: Puebla/Monterrey/Mexico
UN UNIVERS ACOUSTIQUE CONSTRUIT AVEC DES INSTRUMENTS CLASSIQUES EN DIRECT ET DES INSTRUMENTS DE TRADITION ORALE DIGITALISÉS
«World Timbres Mixture» ou WTM est une nouvelle technique de composition créée par José Luis Campana et Isabel Urrutia.
WTM combine les timbres des instruments de l’orchetre classique et les timbres d’instruments provenant de différentes traditions populaires à travers le monde (aulos, azteca, pungi, didgeridoo, cornemuse, diple, duduk, erke, kena, launeddas, shakuhachi, orlo, jubus, n’goni, oud, vina, etc.).
Une palette sonore a ainsi été créée à partir des travaux du groupe de recherche WTM, associant interprètes, compositeurs et musicologues.
Les pièces relevant de ce procédé ne sont pas des oeuvres pour instruments et bande comme dans le passé. Bien que l’informatique soit utilisée et que l’on enregistre des instruments traditionnels, ils n’occupent pas une place dans une bande, ils jouent, bien au contraire, un rôle d’égal à égal avec les instruments acoustiques en «live».
José Luis Campana (2017)
«World Timbres Mixture» («Mixage de Timbres du Monde»).
«Mixing up» (2018)
Pour Six solistes «live» (hautbois, clarinette, trompette, cor, fagot et trombone)
et
Ensemble d’ instruments acoustiques de traditions populaires digitalisés.
Commande du Ministère de la Culture Français 2017 et de l’INA/GRM/ Radio France
Editions: BabelScores-Paris, Enregistrement disponible: Amazon, Spotify, etc.
ANALYSE
Introduction.
La multiplicité de timbres des instruments de tradition orale, du fait qu’ils ne soient pas toujours facilement répertoriés par les auditeurs, aident à la perception de présentations et des mutations des idées musicales, aux trajectoires de motifs mélodico-rythmiques et à l’évolution de cette musique dans son espace d’expression et à la temporalité de l’œuvre.
C’est-à-dire, les «surprises» apportées par des timbres ou de couleurs inouïs à notre écoute, couleurs inattendues des instruments ethniques pures, ou timbres mixtes (ou même mixés avec des instruments classiques), seraient de «guides perceptives» ou de «vecteurs» de références pour nos auditeurs.
Cela voudrait dire que, les nouveaux timbres ou nouvelles couleurs que, par sa nouveauté séduiraient notre audition, indiqueraient de «trajectoires», auraient par fonction d’être le «fil conducteur», le «caractère dominant» du discours musical de l’œuvre, et ainsi, marqueraient chaque trajectoire imprimé à chaque aspect ou variables du son: hauteurs, polyphonies dynamiques, cellules mélodico-rythmiques, «blocks» sonores, résonnances, contrepoints, textures, «solos»……
Donc, tous ces aspects du matériel sonore et ses techniques compositives que nous venons de citer, seront au service de la présentation, de l’évolution et de la métamorphoses des timbres ethniques.
Ce principe serait à la base de notre technique de composition dans le cadre de «World Timbres Mixture».
Par exemple: Nous pensons que, si nous entendons un ou plusieurs timbres des instruments ethniques par la première fois, jouent une cellule rythmico-mélodique, et que, nous ne l’avons jamais enregistré dans notre mémoire, notre attention sera attirée en priorité, par ces nouvelles couleurs jamais entendus auparavant, et elle sera conduite, d’une manière plus ou moins inconsciente, à suivre le discours musical créé par le compositeur avec cette technique.
Ainsi, l’auditeur enregistrera en priorité dans ses centres de mémoire, (au fur et à mesure que la musique avance dans le temps et bouge dans l’espace), la suite de couleurs ou de timbres inouïs associés à d’autres aspects techniques de la partition.
Ces nouveaux timbres, à force de se renouveler et de revenir à titre de rappels, marqueront les trajectoires de la musique par des «points de repères» joués par les instruments ethniques dans toutes leurs combinaisons, ceci, lui permettra à l’auditeur, à la fin de l’audition, de recomposer le mouvement et retrouver la logique du texte musical qu’il vient d’entendre.
En fin, ces «points de repères de couleurs», ces «guides perceptives de timbres» mémorisées, vont constituer le «chemin et ses contours» du projet créatif du compositeur pour le public.
«Mixing up» est composé en trois parties et six mouvements.
Ces six mouvements qui la composent, s’enchainent de la manière suivante :
I et II, Première partie
III et IV, Deuxième partie
V et VI, Troisième partie.
PREMIERE PARTIE
Mouvements I et II
Mouvement I
«Compression et Dilatation des Trois Miroirs»
Graphique 1: Manuscrits en couleurs.
Forme du mouvement. Manuscrit en couleurs avec les trois STRs * en «miroirs».
*STR (structure).
Graphique 2, pag.1,
PARTITION IMPRIME.
Ce premier mouvement est écrit en TROIS STRs en «miroirs» et par «paliers.
(STR 1= PREMIER «miroir», STR 1 BIS = SECOND «miroir» et STR 1 BIS 1=TROISIEME «miroir» avec une très longue rétrogradation ou décomposition de cette dernière STR).
La première STR 1 ou PREMIER «miroir», commence dans la partie centrale de l’espace (m.1) avec des instruments de traditions populaires jouent un premier «bloc sonore» ou «palier», ceci va se déplacer symétriquement vers la partie aigue et grave de cet espace simultanément (ms.3 et 4), point culminant de ce premier «miroir» ou STR 1.
Graphique 3, pags.1 et 2.
A partir de cette partie centrale du PREMIER «miroir» (m.3 et 4), commence la rétrogradation symétrique que finie dans le centre de l’ambitus (m.5 et 6), telle comme elle a commencé à la m.1, de cette façon se termine la STR 1.
Graph.4, pags.1 à 6 et 7 et 8.
Le temps des «paliers» est périodique, et c’est possible, d’une certaine manière de leurs compter, les figures sont aussi légèrement symétriques, mais, au «fur et à mesure» que nous avons la sensation du temps qui passe, deviennent moins symétriques jusqu’ à la fin du mouvement, où elles se déplacent dans tout l’ espace, se dispersent, comme si elles ne suivraient aucune lois, aucune règle, aucune organisation, ce que nous appelons la «longue rétrogradation ou décomposition» de la STR1BIS1 ou troisième «miroir».
C’est à dire que, les «macroformes» («paliers») entendues pendant les pages 1 à 6 deviennent, dans les pages 7 et 8 des «micro-formes» (de petits «paliers»), où nous ne pouvons plus compter les durées, elles deviennent libres, «gestuels», la périodicité des entrées a été effacée.
Graph. 5, Retour aux pages 1 et 2.
Très souvent, les structures dégagent des «halos» ou de résonnances qui ont son propre temps de permanence, sa propre couleur et son propre espace, celles-ci, fonctionnent comme de «fonds sonores» ou «silences colorés», elles aident à la mise en valeur de contours de formes ou de «paliers» avec des timbres / couleurs caractéristiques
Rappelons que ces «timbres / couleurs» caractéristiques des instruments ethniques, son le caractère dominant du discours musical de toute la partition, c’est à dire, c’est le TIMBRE le paramètre principal, celui qui dirige notre perception du début à la fin de la partition (déjà expliqué longuement dans l’introduction)
Sur ce «champs de temps» abstrait, sans pulsations et résonant, évoluent des formes de vitesses et de couleurs différentes.
Comme nous l’avons dit, ces «MACRO – formes – paliers de couleurs » (pag. 1 à 6) sont devenues de «MICRO -formes – paliers de couleurs » (7 et 8).
Ainsi, nous pourrions avoir une perception du temps et de la densité, parfois senties comme «suspendus», comme «dilatés et ralenties» à cause de ces résonances de fond.
Graph. 6, Retour aux pags. 2 et 3.
Dans la STR 1 BIS ou DEUXIEME «miroir», il est difficile de percevoir facilement la construction et la rétrogradation de ceci, dû aux «paliers» qui sont présentés du début décollés mais toute suite après, légèrement superposés (phénomène très connu de «tuilage»).
Les durées de chaque «palier» se resserrent au fur et à mesure qu’ils évoluent dans l’espace, dans le timbre et dans le temps (compression et décompression ou dilatation de «blocks» horizontales).On finit par percevoir ces STRs., peut -être plutôt comme de grands «ARCHES SONORES».
Ainsi, comme on peut voir l’espace, les couleurs et le temps se construisent et se déconstruisent dans chaque STR, ces trois aspects de l’écriture, très souvent, sont en correspondance directe dans leur évolution, c’est à dire, qu’ils se métamorphosent simultanément.
Il faut remarquer que, chaque «palier» garde plus ou moins son identité, même, quand à la fin du mouvement ils explosent en plusieurs micro-parties, par exemple: dans ses constructions de hauteurs, dans leurs horizontalité, dans la mixité de timbres etc.
Graph.7, Pags. 3,4, 5, 6 et 7, STR1 – BIS 1
Dans la STR 1 BIS 1 ou TROIXIEME «miroir» (pags. 3 à 6, m. 11; 12 etc.), comme dans les «miroirs» précédents, la musique part dès l’espace central et se dirige vers l’épicentre de ce «miroir» (pag.4, m.14, 15, 16) de grand sonorité, nous entendons une grande ouverture de cet espace, du très aigu au très grave.
Dans la perception de la «compression» du temps, les «paliers» se resserrent progressivement, par le contraire, dans la perception de la «dilatation» du temps, ils prennent plus de temps à se décomposer, même, ils peuvent se désintégrer pendant plusieurs pages (pags. 5, 6, 7 et 8, m.17 à la fin).
On pourrait citer une métaphore pour décrire ce phénomène: «Une matière compacte que se décompose lentement dans une infinité de parties».
Graph. 8, Pags 7 et 8.
Vers la décomposition finale de cette dernière STR1 BIS1 (Troisième «miroir»), notre perception de l’espace, du temps et des timbres, deviennent plus râles, sorte de «signaux» pour indiquer à notre écoute que le mouvement se termine avec des «paliers» très minces, avec très peu de notes.
Cette dernière rétrogradation du troisième «miroir» (pags.6, 7 et 8) est composé sur l’idée du «souvenir» DEFORME des «miroirs» précédents.
Un reste du matériel de ces «paliers» (pag. 8, m.32) nous introduit au Mouvement II.
Mouvement II
«Timbre, Texture, Temps polyphonique et Geste instrumentale»
Le Mouv. II (à différence du Mouv. I de formes verticales) se caractérise par l’emploi, «quasi» permanent de la technique contrapuntique.
De cet emploi, en résulte une polyphonie créée avec une importante multiplicité de voix, une texture des «lignes mélodiques ondulantes» et de plusieurs textures de profondeurs différente ce qui voudrait dire: une «double» ou une «triple» polyphonie fonctionnant en même temps dans le registre total et dans la temporalité de la partition.
Deux ou trois différents «plans sonores», portant des caractères dominants et secondaires du texte musical.
Polyphonies en premier, deuxième et troisième «plan sonore» différenciés par leurs dynamiques.
Graphique 9, pags. 9 et 10.
Nous avons une perception d’un temps qui passe lentement (méditatif, contemplatif…) et d’un espace qui, progressivement, se remplie avec une variation de timbres presque constante.
Entre le temps, l’espace et les timbre en évolution, nous pouvons percevoir une corrélation permanente, c’est à dire que, ces trois aspects du matériel sonore sont en même temps en «mutation» constante.
Le traitement de la polyphonie est appliqué aux figures rythmiques, aux timbres, à la dynamique et, naturellement, aux hauteurs.
Graph. 10, pag. 9
Depuis le début du mouvement nous entendons des «figures arrondies» ou «courbes mélodiques», par ex. le cor et la clarinette «live» (m.1, 2, 3 etc.), qui émergent en «pianissimi» du «fond sonore», celui-ci va apporter une coloration spécifique à ces figures émergentes jouées par les instruments solistes, il faut tenir compte que, ces figures mélodiques émergent et disparaissent chacune à son tour.
Graphique 11, pag.10.
Dans cette page nous pouvons entendre les «courbes mélodiques» émergentes du sextuor classique «live» (Htb., Clr., Trp, Cor, Fg. et Trbn) qui constituent la première polyphonie sur coloration des Zampognas (du Sud de l’Italie), deuxième polyphonie.
Graph. 12, pags. 9 à 15.
Donc, depuis le début du mouvement la polyphonie va s’étendre à partir de la page 9 jusqu’ à la page 15.
Graph. 13, Retour aux pags. 13 et 14
Aux pages 13 et 14, nous entendons une réduction de la densité, nous pouvons percevoir cette descente de densité, cet espace qui se vide, sorte de final d’une grande «forme en arche» commencé à la pag. 9 et terminée environ aux pags. 13-14, mais, cette descente relance, en même temps, une nouvelle monté en densité (pag. 14), où le temps, le espace et les timbres vont arriver à une saturation ou agglutination (pag. 15), moment de grand tension en «fortissimo».
Graph. 14, pag. 15 et 16
Nous entendons dans cette page 15, une sorte « de magma» de sonorités, nous ne pouvons plus reconnaitre les instruments par leurs timbres, ni des figures rythmiques, ni dans quel pulsations ils jouent.
Le composant des figures émergentes des instruments classiques et de traditions populaires se dispersent pour faire partie d’un grand geste musical.
Cette progression de la densité globale donne la forme du Mouv.II:
Deux interprétations de la forme.
Première:
Première grande polyphonie (ou «macro-forme») avec son point culminant à la pag. 12., puis une séquence de transition, de préparation d’une deuxième polyphonie (ou «macro-forme») de grande densité , dont nous situons son épicentre à la page 15.
Le mouvement fini avec une «péroraison» finale en «pianissimi» (pag. 16), composé d’un ensemble de Lambis, le sextuor classique «live» et un quatuor de didgeridoos.
Deuxième:
C’est un GESTE instrumentale qui se déplie et se replie (pag.14) pour devenir un autre GRAND GESTE à la pag. 15, puis, un recueillement à la pag. 16, c’est comme un grand ballon qui se dégonfle subitement, et ne reste que les halos de celui-ci.
DEUXIEME PARTIE
Mouvements III et IV
Mouvement III
«Le traitement par ‘paliers’, l’expansion du timbre et les éventails».
Ce mouvement est en rapport avec le mouv. I.
Graph.15, pages 1 à 3.
A partir de deux centres, l’un de tessiture moyenne et l’autre un peu grave superposés dans l´espace (m. 1), (joués par un ensemble de pungis et de kenas), ceux -ci vont s’agrandir progressivement jusqu’à la pag.3.
Chaque «block horizontal» ou «paliers» (accords) se superpose légèrement au suivant (phénomène de «tuilage») à fin de donner continuité temporel au discours, la superposition de ces «blocks» s’agrandie au maximum dès l’espace aigu à l’espace grave (pag.3).
Au début du mouvement nous entendons des «micro-formes» (m.1) que, avec le temps, deviendront des «macro-formes» (pag.3).
Toutes les formes sont dynamiquement similaires, l’évolution du timbre et de l’espace est toujours directionnelle, sans se fixer longtemps dans la durée d’une de ces formes.
La perception du timbre, de l’espace (qui se remplie ou se vide) et du temps, varie en permanence, dû à la transformation simultanée de ces trois variables de la musique.
Mais, comme nous l’avons expliqué dans les analyses précédents, l’oreille des auditeurs serait attiré en priorité para l’avancement du timbre.
La direction imprimée au discours est d’arriver à une saturation de tous ces variables (pag.3) à l’égale qu’à la page 15 du deuxième mouvement.
Dans cette page 3, le temps n’est plus mesurable, s’est transformé en «continuum», nous avons le sentiment d’un mouvement perpétuel, complexe, du au traitement de ces «blocks sonores» que se superposent les uns aux autres, nous avons le sentiment d’une matière sonore qui deviene très dense, voir en expansion permanente.
Le temps sera perçu comme inégal, irrégulier, d’une certaine manière mesuré, mais toujours instable.
Graphique 16 pag. 4,
Dans cette page 4, il y a un changement radical d’écriture, puisque, dans la page précédente, nous ne pouvions pas aller au-delà de la saturation de tous les aspects du matériel cité.
Dans cette page, nous entendons une réduction du matériel: les rythmes, les hauteurs, les timbres, vident l’espace et le temps qui passe, nous entendons des longues textures uniformes, statiques, qui font une couleur de fond (distribution des instruments classiques et des instruments de traditions populaires).
Sur cette sonorité, qui est étendu du grave (didgeridoo, trbn, entre autres…) à l’aigu (ocarine, htb, zampognas, trp, bombardes etc.), à la m. 17. des solistes tels que le duduk et le shô, jouent des notes isolées dans le sur-aigu, avec des petits cresc, des petites formes en «delta»…., l’idée est de fixer de «micro-formes» évolutives, en dialogues permanents dans le temps et dans une tessiture des instruments très réduite, c’est un début de matériau qui se dessine, comme «des petits coups des pinceaux dans le haut d’une toile».
Nous pouvons entendre deux perceptions du temps qui passe, l’une, qui semblerait que le temps s’est arrêté dû à des sonorités fixes, et l’autre, des «microformes» qui créent une perception d’un temps que l’auditeur peu mesurer, on peut compter les interventions des sons isolés (duduk et shô).
Nous entendons un dialogue, «Comme deux oiseaux qui communiquent par un langage commun que nous n’arrivons pas à déchiffrer».
Graph. 17, pag. 5 et 6.
Dans la métaphore encore, à la m. 21, nous pourrions imaginer que, subitement, «un gros coup de vent arrive (m. 21 et 22) et emporte les oiseaux qui dialoguaient».
Tout l’espace, avec ses hauteurs et ses timbres se remplie, c’est à dire que, presque se paralissent et donnent l’impression (voir pages et mouv. précedents), d’une musique qui n’avance pas, ou qu’avance lentement au niveau de la temporalité.
Tous les instruments (les classiques «lives» et les instruments ethniques) se sont donné RDV à la m. 22, 23 (pag.5); ainsi qu’à la page 6, m.24 et 25.
Graph 18, pag. 6:
A la m. 26. nous entendons des timbres des ensembles d’instruments populaires, KENAS aux m.26, 27, et 28, qui se présentent progressivement et s’ouvrent vers l’espace aigu et grave.
Il faut remarquer que cet ensemble de KENAS est introduit par un long son de COR do 3 «live», il est au centre de la forme en éventail de l’ensemble des KENAS.
A la m. 27, un ensemble Zampognas se fait entendre avec une autre forme en éventail, à l’égal que les KENAS et, à la m. 28, un autre ensemble de SHAKUHACHIS se fait, encore une fois, entendre avec une autre forme en éventail. Toujours sur un long tenu de COR «live» qui a la fonction d’appeler à jouer les différents ensembles (KENAS, ZAMPOGNAS et SHAKUHACHIS).
Ce trois formes en éventail, s’incrustent les unes dans les autres et créent un timbre mixte, difficile à définir dans ces composants, puisque les formes en éventail, transitent de l’une à l’autre, chaque forme en éventail s’arrête avec des longs tenus, afin d’éclairer le timbre ou «forme» suivante.
Il faut signaler que, chacune de ces trois «formes» en éventail se vident de l’intérieur, et ce vide intérieur est rempli progressivement par une nouvelle «forme» en éventail qui vient le compenser. Ce même procédé se réalise trois fois de suite.
Dans toute cette page 6, nous entendons une musique que nous donne l’impression d’entendre un temps qui se modifie par ses couleurs, c’est à dire que, l’idée conductrice est, encore une fois, le timbre des instruments, qu’ils soient mixtes ou non.
Graph.19, pag. 7
Toutes les «formes» en mouvement en éventail, s’est sont fixées par des sons tenus (m.29 à 31) puis, une dernière et nouvelle forme en «crescendis», suivie d’une dernière encore un éventail, va se dessiner sur ces notes tenues (joués par les instruments précédents). Ces deux nouvelles formes en «crescendis» et en éventail, sont jouées par des ensembles tel que les SIX SOLISTES «lives» et un ensemble de LAUNEDDAS.
Nous devons rappeler que la forme en éventail de l’ensemble de LAUNEDDAS, se vide aussi de l’intérieur mais que, dans cette dernière situation, aucune autre forme ne vient compenser ce vide.
Le mouvement se termine avec un «halo» ou couleur, qui s’est dégagé de l’ensemble de LAUNEDDAS.
Nous pourrions avoir la perception d’un organisme qui se rallentie, qui s’éteint peu à peu, dû à l’espace raréfié avec moins des notes et de timbres, les sons tenus s’arrêtent aussi, et ne nous reste que cette perception du vide avec une résonnance pour enchaîner avec le mouvement IV.
Mouvement IV
« De lucioles». Points isolés de couleurs brillants dans la nuit.
Graph. 20, pag. 8.
Ce mouvement IV fait suite dans la deuxième partie de l’œuvre, et s ‘enchaine par une résonnance qui s’est dégagé à la fin du mouv.III.
Afin de créer une continuité dans le choix du matériel sonore, l’idée principale est de placer de «notes isolées» dans l’espace, le temps est presque vide, nous entendons des ponctuations irrégulières, des «points aléatoires dans l’espace» de couleurs différentes. Les ponctuations sont inattendues, nous pourrions leurs assigner aussi une métaphore encore une fois: «Comme de ‘lucioles’» (des insectes qui produisent de la lumière de couleurs variés et brillants pendant la nuit).
Cette séquence nous rappelle les mesures 17, 18 (pag.4) et les mesures 19, 20, et 21 (pag. 5) jouées par le Duduk et le Shô dans le registre aigu du mouv. III.
Graph. 21. pags. 8, 9, 10 et 11.
Donc, dans ce mouvement IV, le PUNGI et le DUDUK jouent des «mini-formes» dans un registre moyen et moyen-grave, puis, d’autres instruments vont leurs rejoindre progressivement pendant les pages suivantes (pags. 9, 10, 11 etc.).
Comme a été dit, celle-ci est l’idée motrice de ce mouvement: les timbres des points en transformation, (en général, notes ou dessins de courte durée).
Les changements des couleurs, «qui s’allument et qui s’éteints comme les lucioles», nous font sentir que le temps change, avance dans l’instabilité….ces «mini-formes» des couleurs différents nous conduisent dans notre écoute, c’est notre guide perceptive pour suivre le moteur, directeur de cette musique: les couleurs des «micro-formes».
Chaque «mini-forme», afin de répresenter les couleurs dégagés par les
« lucioles », est suivie d’un «halo» résonant.
Jusqu’à la mes. 53, l’espace et le temps vont se remplir progressivement par de nouvelles «micro-formes», nous entendons une corrélation directe entre la progression, de plus en plus dense et complexe entre les trois aspects principaux de cette musique.
Graph.22, Revenir aux pags.10, 11 et 12.
Cette progression, depuis le début du mouv, est divisée par des ponctuations des accords graves (pag.10 m.45, pag. 11,m. 50 et 52 et pag.12, m. 54 , ce que nous fera entendre une continuité, mais ponctuée par ces «blocks» graves opposés à l’écriture contrapunctique des sons courts.
Alors, nous allons entendre quatre blocks verticales (mes. 45, 50, 52 et 54, pags.10 à 12), qui rentrent en contradiction avec la texture créée par la multiplicité de «mini-formes».
Ces «blocks «divisent la texture global en segments de temps «quasi» réguliers, c’est à dire, chaque deux secondes ( ms. 50, 52 et 54) l’auditeur pourra leur compter mais, par contre, il ne pourra pas compter la multiplicité d’évènements ( «mini -formes») qui vont devenir de plus en plus complexes avec de nouvelles couleurs (de nouvel instruments).
Il s ‘agit d’une texture horizontale, où le temps passe selon les changements globales de cette texture de timbres que se transforme, donc, nous ne pouvons pas la mesurer temporellement, ainsi, elle devienne abstraite, hors numérotation ou «mensuration».
Pour résumer, dû à cette différence d’écriture ( la texture horizontale et l’opposition des verticales ou accords plaqués graves) nous entendons deux perceptions du temps, une horizontale, plate et une autre mesuré, segmenté, verticale, donc, un temps bien définie par les secondes qui séparent chaque accord grave.
Graph. 23, pag. 12:
Cette page est composée d’une écriture encore plus dense que les pages précédentes.
Après le dernier accord grave de la m. 54, les vitesses de la texture horizontale changent (m. 55), deviennent plus rapides dans une dynamique en «fortissimo», c’est une trame très dense, sorte de «tutti», de grand dispersion du matériel.
Dans cette mesure 55, nous entendons un grand changement dans notre perception, les «blocks sonores» ou accords plaqués graves, ont été remplacés par des sont tenus, deux pédales qui nous indiquent les limites de l’espace aigu et grave.
La pédale sur-aigue est joué par l’instrument AZTECA (note si 5) et la pédale sous-grave par le DIDGERIDOO (do 0).
Donc, nous percevons un arrêt du temps, deux seuls timbres et deux petites portions d’espace fixé par les deux pédales (très aigu et très grave), et une énorme instabilité du temps, de la densité et des timbres saturés par la multiplicité et les mutations des «micro-formes».
Graph. 24, pag. 13.
Ce mouvement IV se termine à la fin de cette page 13 avec un grand accord «tutti» en «fortissimo», préparé dès la page précédente, jouent les six solistes «live» ainsi que tous les instruments de traditions populaires.
TROIXIEME PARTIE
Mouvements V et VI
Mouvement V
«Trois grands gestes instrumentaux en trois volets »
Graph. 25, pags.1 à 4
Ce mouvement V commence avec un PREMIER «GRAND GESTE INSTRUMENTAL» en deux volets, que nous pouvons considérer comme un SEUL SON, comme un seul TIMBRE COMPOSE qui, peu à peu se construit (m. 1 à 7, pags. 1 à 3) et qui va nous délivrer à la fin du mouvement sa forme complète.
Donc, un énorme son composé avec une multiplicité de couleurs, des formes, de dynamiques, de modes de jeux …..
Graph.26, pag.3 et 4.
Une fois arrivé à entendre la forme global de ce grand son (pag. 3) est, à ce moment-là, qui va à intervenir le DEUXIEME «GRAND GESTE INSTRUMENTAL», ou deuxième GRAND SON ou TIMBRE COMPOSE. (pags.3 et 4).
Les formes se déplient, s’agrandissent, se densifient, prolifèrent et continuent leurs «mutations» progressivement vers l’espace aigue jusqu’ à remplir tout le espace (grave, moyen et aigu).
La multiplicité de mutations de ces formes très variés, qui s’incrustent les unes dans les autres, donnent une résultante temporel et spatiale abstraite, ils se remplissent de sons, de couleurs, des formes ayants de vélocités et de contours totalement différentes.
Graph.27, pag. 4
Vers la fin de la pag. 4, nous entendons une «saturation» du temps, des couleurs, des formes, des hauteurs, des valeurs rythmiques …..Tous ceux aspects de la matière sonore ont été exploités, au point de n’est plus pouvoir continuer à leurs transformer.
Graph. 28, pag.5.
La fin du mouvement se termine avec le TROXIEME GRAND «GESTE INSTRUMENTALE» ou TROIXIEME» GRAND SON» ou TIMBRE COMPOSE, grand «Tutti» final, sorte de résumé ou de «compression finale» de tout le mouvement quant à sa forme en «crescendo» et en accumulation de timbres.
Un grand STOP arrive «subitement», tout s’arrête, il ne nous reste qu’un «halo» qui nous mais en situation d’attente pour l’écoute du dernier mouvement de l’œuvre.
Mouvement VI
Les SOLOS
« L’émergence de solistes classiques et de traditions populaires»
Ce mouvement d’écriture polyphonique est composé avec du matériel déjà exposé et muté dans le mouvement précèdent (avec des figures abstraites, non mesurables, en «accelerandis» et «desacellerandis»), mais, à différence du mouvement V, nous entendons des SOLISTES, qu’ils soient classiques jouent «live» ou des instruments de traditions populaires ( sur support audio), ils vont faire son apparition dès le début à la fin du mouvement avec des «lignes ondulantes», d’écriture et contours classiques, parfaitement repérables quant au solfège classique.
Graph.29, pag. 6,
Alors, ce mouvement, commence dans l’extrême grave ( avec l’Erke , le Didgeridoo , l’Aulos, l’ Orlo et le Trombone «live») à l’ égal que le mouvement V, mais, à différence de ce mouvement V, les notes dans le mouvement VI seront de notes pédales, sur les quelles vont évoluer des formes abstraites d’écriture proportionnelle et écrites avec des valeurs irrationnelles, similaires à celles du mouvement V, comme on l’a déjà dit.
Sur ces deux idées (la pédale et les formules rapides irrationnelles), nous entendons, presque dès le début de la partition, un «SOLO» de clarinette «live» jouant une oscillation mesuré en quintolets (m.11). Il s’agit d’un timbre pur, facilement repérable par notre oreille.
Graph. 30, pags. 6 et 7:
Puis, à la fin de la page 6, (début m.12) un nouveau «SOLO» de timbre pure se dessine, cette fois-ci c’est le hautbois «live», jouant aussi une oscillation mesurée, cette fois -ci en triolets (m.13 et 14).
Donc, nous pouvons déduire que nous allons percevoir trois «couches» ou superpositions des matériaux bien définies, qui nous amèneront à entendre trois manières de sentir le temps qui passe :
Pour la métaphore: «comme trois couches de la terre de formations différentes, qui se déplacent chacune à sa propre vitesse»,
Voici les trois composants superposés de la texture générale.
1) les pédales, 2) les formes abstraites, irrationnelles, avec ses «accellerandis» et ses «rallentendis» et 3) les «solos live»: clarinette et hautbois, mesurés respectivement en quintolets ou triolets.
Graph. 31, pag. 7
Dans cette page , après le hautbois, nous entendons le retour de la clarinette, cette fois-ci en septolés, il s’agit d’un temps aussi mesuré, mais plus difficile à le placer dans la pulsation de noir= 60, il est plus abstrait que les triolets et les quintolets, dû à sa condition de valeur irrégulier divisé en sept parties et du fait de n’ai pas avoir des références autour de lui, c’est à dire, de références à une segmentation du temps par parcelles plus ou moins égales.
Graph.32, pages 6, 7, 8 et 9.
Ces pages de musique comportent une écriture assez transparente, de basse densité concernant son allure globale, peu du matériel sonore.
Graph. 33, pags. 6, 7 et 8,
SOLO de COR et de TROMPETTE «live», l’idée compositionnelle se continue avec des «solis» classiques qui émergent et aussitôt disparaissent……
Encore dans la métaphore: «comme des comédiens qui apparaissent et disparaissent de la scène une fois avoir représenté son rôle et dit son texte».
Le cor «live» grave rejoint la tessiture de l’entrée de la clarinette (pags. 6 et 7), tandis que la trompette «live» conserve le même registre medium du hautbois «live» (pags. 6 et 7), ceci se doit à des raisons de cohérence du discours, c’est à dire: continuer à varier mais en revenant au même avec quelques mutations, de manière, à que ce qui est exposé soit rendu un peu familier à notre oreille, et qu’on puise le garder dans nos centres de mémoire, pour plus tard recomposer au complet ( autant que possible ) le texte musical du compositeur.
A partir de cette page 8, des instruments ethniques jouent un rôle périphérique, ils jouent autour des instruments classiques «live», les instruments ethniques ajoutent des contrastes des couleurs, des formes rapides et des résonances, de la même manière, d’autres éléments linéaires viennent compléter cette longue séquence musical: «les notes tenus» (coloration à mode de «fond sonore»).
Depuis le début du mouvement, nous entendons deux ou trois matériaux sonores (de tenus, des formes rapides, des courbes mélodiques), imaginons une toile sur laquelle le peintre va dessiner des figures, de formes, des couleurs différents…..
Donc, nous pouvons parler aussi d’une «perspective» dans la musique, comme dans la peinture, d’un troisième aspect de l’emplacement des matériaux sonores, il suffit de penser à la mise du son dans le espace, soit dans l’histoire de la musique vocale (Ex. T. Tallis, S.XVI) et instrumentale dont les exemples seraient infinis à citer, soit dans la musique électroacoustique ou électronique.
Graph. 34, pag.9,
Dans cette page, aussi de base densité, l’instrument principale est à nouveau le hautbois, il joue en quintolets et joue dans une pulsation et dans un tempo toute à fait mesurable, à l’égal que les autres solistes classiques, mais, dans une tessiture plus aigüe que dans les pages précédentes, sa fonction est d’adhérer à la cohérence du discours par le retour de son timbre et de son écriture.
Graph. 35, pages 10, 11, 12 et 13.
Dans la page 10, se prépare un grand « tutti», point de saturation du tempo, des valeurs rythmiques, des hauteurs, des couleurs qui traverseront la page 11 et arriveront à la page 12, pour en terminer avec cette grande sonorité du début de la page 13.
A la fin de la page 9 commence une «ligne mélodique» jouée par le fagot (pag. 10, ms. 26 et 27).
Le fagot «live» joue sa «courbe mélodique» de la même manière que le trombone «live», ms. 28, 29, pag.10, pour continuer à la page 11 aux m. 30 et 31.
Le seul instrument non classique, à mode de exception, est le Shakuhachi (instrument ethnique), qui joue avec une écriture solfegique classique ( pag.10, ms. 28 et 29 , et ms. 30 et 31 de la page 11), à l’ égale que ses partenaires qui jouent «live».
Ainsi, pour trouver une cohérence d’écriture et une logique au discours, chaque instrument classique a présenté sa «ligne mélodique» mesurée, à différence d’autres formules, d’autres traits écrits en valeurs irrationnelles.
Graph.36, Revenir à la page. 10.
Il faut remarquer que, dans cette page 10 de préparation du «tutti», nous entendons aussi des instruments à cordes pincées, ceux -ci ajoutent des nouveaux timbres à l’environnement des solistes, par exemple: La VINA, La HARPE CELTA, Le CYMBALUM, Le OUD.
Par ailleurs, arrive une exception à ce type d’écriture caractéristique de ce mouvement:
l’ACCORD RESONANT de L’Ensemble de DUDUKS (m.28 pag.10), block de sonorité unique, homogène.
Graph. 37; pag. Revenir à la page 11.
Dans la page 11, la progression, qui concerne la densité générale et le développement de toutes les variables du son, s’accélère, prend de la vitesse pour arriver au grand tutti de la page suivante numéro 12.
Graph. 38, pag. 12.
Toutes les formules «mélodico-rythmiques» se multiplient et s’incrustent les unes dans les autres. C’est une écriture en deux niveaux:
Des accords tenus et des longs «glissandis» d’un cote, et de l’autre, des séquences très rapides écrites avec des valeurs irrationnelles très variés.
Par exemple: dès très rapide à lent, de lent à rapide et à lent, de lent à très rapide…. c’est à dire, des accélérations et desaccélérations sans arrêt, superposées (et incrustés les unes dans les autres.).
Ainsi, nous pouvons percevoir un passage du temps à deux niveaux, l’un très uniforme (les tenus) et l’autre très mouvementé (métamorphoses des traits).
Les lignes (ou microformes) de dynamiques très différentes ajoutent une grande énergie au mouvement polyphonique, et préparent un grand «tutti» de grand sonorité à la page 12.
Graph.39, pags. 12 et 13 et 14.
A la m. 37 page 12, restent principalement des sonorités étendues, c’est une polyphonie de lignes lentes, horizontales, qui se terminent à la page 13, où vont apparaitre de longs tenus joués à la gaita, la cornamusa et le sakuhachi, pour créer une «toile de fond» aux solistes «appelés» par un instrument ethnique: La TROMPA DE CARACOLA.
A la fin de cette page 12, m. 38, la Trompa de Caracola appelle à jouer le COR «live».
Le COR «live», de la même façon que les instruments qui le suivront: CORNAMUSA, FAGOT, CLARINETTE et TROMBONE jouera avec des valeurs rationnelles: triolets et quintolets, tout à fait mesurés, sauf le TROMBONE, qui jouera un trait mélodique en «rallentandi» pour annoncer la fin de l’œuvre.
Tous ces instruments solistes (présentés un par un à partir de la m.38, pag.12, jusqu’à la m.42 de la page 13) sont appelés à jouer par un appel de la TROMPA DE CARACOLA (cette dernière idée compositionnelle est inspirée d’un rituel des indiens de l’Amérique Latine).
La toile de fond (pags. 13 et 14) su laquelle évoluent les instruments solistes, est créé par des textures lises, plates, immobiles, joués par des ensembles des AZTECAS et de KENAS (page 14), l’auditeur aura ainsi un «champ de temps et de couleurs» abstraits, sorte de résonance final ou d’écho, produits par ces ensembles d’instruments ethniques superposés.
Graph.40, pag.14.
Le mouvement se termine dans l’espace grave par le trombone «live» (pag.14), tel comme il a commencé avec l’erke, le trombone «live, l’orlo et le didgeridoo à la page 1.
Le temps est perçu dans ce final, peut-être, comme progressivement «suspendu», comme en «rallenti», comme s’il allait s’arrêter, cette sensation se produirait à cause des couleurs et des dynamiques qui disparaissaient progressivement jusqu’à la fin du son.