Revue de presse

Conference de J. L. Campana Donne a L’universidad Nacional de Santiago de Chile
«Metizage artístique / Musiques sans frontières» Télécharger
Conversations de J. L. Campana avec Marie – Bernardete Charrier (Saxophoniste, professeur de Musique de Chambre Contemoraine au CNR de Bordeaux et Directrice de l’ Ensemble Proxima Centauri).
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Conversations de J. L. Campana avec Bárbara Contamin (Musichologue)
«Une force attractive – les musiques du monde» Telécharger
World Timbres Mixture (WTM)
Marc Battier
Musicologue, Chercher à l’IRCAM et Professeur émérite de la Sorbonne-Paris.
Sur «Mixing up» de JL.Campana et «Etorkiz eta izatez» d’I.Urrutia.
Les œuvres composées par José Luis Campana et Isabel Urrutia rejoignent un mouvement qui souvent traverse les musiques de ce début de siècle, et qui se nourrit des instruments de cultures diverses. On en trouve de nombreux exemples chez les créateurs de l’Asie orientale: en Chine, au Japon ou en Corée, les mélanges de formes occidentales contemporaines, instrumentales autant qu’électroacoustique et d’instruments traditionnels sont de plus en plus fréquents. Il s’agit souvent de chercher un ancrage dans la propre tradition, si différente de celle importée de l’Occident.
Cependant, il n’en est pas ainsi. Sa quête de recherche de timbre, démarche qui a accompagné la musique depuis le début du vingtième siècle, le conduit sur un sentier encore peu fréquenté. Comme lanterne, il a recours au concept de cartes de timbre, comme celles issues de recherches des années 1970 conduite par John Grey aux Etats-Unis et poursuivis par David Wessel à l’Ircam. Ces travaux sont mis en lumière de nouvelles catégories permettant de mieux comprendre les dimensions du timbre, et ont ainsi offert aux compositeurs un vocabulaire et des concepts nouveaux, comme l’a bien montré le chercheur et créateur Jean-Claude Risset. Naviguer dans une carte de timbres, c’est créer une palette de sonorités qui viennent enrichir les instruments jouées en direct: elle peut conduire à des halos, des masses, des textures ou toutes sortes d’alliages souvent denses qui font basculer la perception dans des paysages sonores inconnus. C’est aussi une victoire pour les chercheurs de la fin du vingtième siècle que des compositeurs d’aujourd’hui poursuivent leurs travaux par des créations artistiques.
Ce qui marque dans des partitions comme «Mixing-up» de José Luis Campana ou bien dans «Etorkiz eta izatez» («Par origine et par nature») d’Isabel Urrutia est une orchestration qui échappe à tout modèle. Les compositeurs assemblent une variété inimaginable d’instruments de cultures très différentes et en tisse les sonorités avec ceux de l’orchestre occidental. L’auditeur reconnait ici l’accordéon, là un ensemble de chambre, mais de ces instruments qui nous sont familiers émergent des textures qui sont, elles, inédites. Cependant, ce n’est pas en recourant aux traitements électroacoustiques, dont on sait qu’ils permettent de profondément transformer les timbres et les formes sonores grâce aux techniques du studio, mais en alliant subtilement des sources sonores instrumentales. Ainsi se crée une matière à la fois proche des attentes de ce que peut apporter la musique de concert, et d’émerveillement devant ces tissus sonores inouïs.
Ivanka Stoianova
Dr. en Musicologie et Dr. Honoris Causa.
Sur «Mixing up» de J.L.Campana
«Mixing up» (2017) de José Luis Campana pour sextuor à vent live (hautbois, clarinette, trompette, cor, basson et trombone) et ensemble de 29 instruments de différentes traditions populaires à travers le monde sur support audio de José Luis Campana fait suite à son vaste catalogue d’œuvres pour différentes formations instrumentales, vocales- instrumentales, électroniques et mixtes et de beaucoup de travail de recherche en studio électronique. En initiant une nouvelle phase dans son travail de compositeur.
«Mixing up» répond au besoin d’une rénovation radicale de la matière du son. Pour en finir avec les sons chargés d’histoire et les techniques compositionnelles des instruments acoustiques de l’orchestre, pour en finir avec les sonorités et les techniques spécifiques des instruments des traditions populaires introduisant inévitablement un effet exotique dans le contexte de la musique occidentale, pour en finir avec les techniques et technologies récentes, devenues vite académiques et répétitives (comme les pièces pour flûte des années 60 devenues toutes « pièces Gazzelloni » portant le nom du flûtiste exceptionnel qui les avait créées, puis les nombreuses pièces, souvent avec transformation du son en temps réel, toutes similaires car générées par les mêmes programmes informatiques). Mixing up traduit le désir d’inventer un nouvel univers sonore – inconnu, inouï, nouveau – tout en puisant dans la richesse des traditions populaires (les instruments avec leurs timbres spécifiques) et de la tradition classique. Aucun timbre n’a été dénaturé ou modifié par des programmes informatiques de transformation. L’extension de l’ambitus de certains instruments populaires vers le grave et l’aigu, ainsi que les «halos» de résonances timbrales riches contribuent à créer l’impression d’espaces lointains, de dimensions oniriques, d’ouverture, d’infini. Le propos du compositeur n’est pas l’opposition des altérités, comme toujours dans le passé, et la reconnaissance des timbres individuels, mais leur interaction, leur fusion productrice de différent. Schœnberg avait indiqué le chemin avec sa pièce Farben / Couleurs de ses Six pièces op. 16 (1908), devenue la définition-même de sa Klangfarbenmelodie, mélodie de timbres. Mais on oublie souvent que sa notion de Klangfarbenmelodie intégrait non seulement les timbres instrumentaux, mais encore les hauteurs, les dynamiques, ainsi que les principes fondamentaux de l’écriture occidentale : l’harmonie et la polyphonie. La nouvelle matière du son inventée par Campana est aussi, comme toute découverte artistique, une synthèse forte: des qualités timbrales des instruments classiques et populaires qui absorbent les procédés d’écriture de la musique récente au profit d’un univers musical nouveau, libéré des carcans des traditions, des stéréotypes et des automatismes des techniques et des technologies et ouvert à l’imaginaire compositionnel d’aujourd’hui.
Après Stravinski, de Falla, Bartok, Berio, Ravi Shankar et Menuhin…, on pensait qu’il n’y avait plus tellement lieu à continuer à chercher dans le domaine du folklore. L’expérience de Campana prouve magistralement le contraire. Fort des acquisitions des musiques spectrales et des technologies récentes, il découvre dans les timbres des instruments populaires un nouveau domaine inexploré pour inventer une matière sonore infinie, toujours à réinventer.
Klangfarbenmelodie: La dénomination était trop limitée par rapport à la découverte compositionnelle de Schœnberg dans Farben.
La proposition forte du compositeur JLCampana est de faire un mixage unique non seulement des timbres instrumentaux classiques et populaires, mais réaliser aussi la mixture convaincante de ces timbres résultants avec les procédés compositionnels de l’écriture et de la pensée formelle de ce début du XXIe siècle.
Michèle Tosi
Musicologue
Sur «Mixing up» de JL. Campana
Le projet de Mixing up est singulier et la réalisation en est inouïe! C’est une aventure dans laquelle s’est lancé José Luis Campana, celle de réunir 29 instruments traditionnels du monde entier et de tous les âges – parmi les plus fabuleux citons les launeddas, le didgeridoo, le shō, l’aulos, la gaita, la vina ou encore la trompa de caracola – et de les associer à un sextuor à vents «live».
L’enjeu, le défi, est de lier entre elles ces deux lutheries, de les faire cohabiter voire interagir : d’une part les vents de l’orchestre classique, qui vont jouer sur scène et seront amplifiés, d’autre part des instruments offrant une palette de sonorités et une variété de timbres infinie pour cet amoureux des sons qu’est Campana.
La première étape a consisté à compiler le matériau sonore issu de ces 29 instruments du monde. Campana le prélève à partir de banques de sons naturels multiples et les numérise afin d’obtenir des échantillons aussi nombreux que ductiles. Ils vont servir à élaborer la «partie audio», autrement dit le «support audio» projeté à travers les haut-parleurs prévus à cet effet.
On peut, à l’écoute, y déceler une grande forme en trois parties ménageant un bref silence entre elles, mouvements II et III ainsi qu’après le quatrième. A 5’10, en effet (fin du mouvement II), la densité s’accroit jusqu’à saturation de l’espace, tel le plein-jeu d’un méta-instrument où s’interpénètrent et fusionnent les deux sources sonores.
Un travail subtil d’hybridation des sonorités, sous forme de trames fluides se relayant par tuilage, constitue la matière du troisième mouvement. Juste avant l’extraordinaire théâtre de sons instauré dans le quatrième – les instruments traditionnels ont la primeur au début – renouvelant l’écriture et les gestes instrumentaux, tout en ménageant des surprises.
Après le fulgurant mouvement V, la dernière partie creuse l’espace, étire les registres et laisse se déployer une véritable polyphonie de lignes très ciselées au sein de laquelle s’imitent le hautbois, la clarinette, le shakuhashi, la cornemuse… dans un espace réverbéré où s’inscrivent les figures de la singulière trompa de caracola.
Chose rare concernant le «support audio» qui est ici intégralement représenté, dans une notation traditionnelle de registres et de hauteurs, au sein même de la partition jouée en direct par les musiciens.
François Bayle
Compositeur et Ancien Directeur de l’INA-GRM, Radio France
Sur «Mixing up»
Cher José Luis
Merci pour cette belle production de WTM («World Timbres Mixture»).
J’ai TOUT aimé!, autant le «Mixing up» orchestral que les percussions de Jean Geoffroy («Mandala» et «Nalu kamusi») excellent comme toujours, ou la guitarre de Roberto Aussel («Asi…) étonnante.
Mes compliments aussi à Isabel Urrutia que je découvre avec son «Etorkiz eta izatez» très réussi.
Des sons nouveaux et des idées concrètes et réciproquement!, des nouvelles idées venues de l’écoute renouvelée, déplacée, mondialisée…
Bien cordialement à chacun, continuez sur cette belle route.
Walter Boudreau
Compositeur. Directeur artistique de la Société de musique contemporaine de Québec (SMCQ) et du Festival International de Montréal/ Nouvelles musiques.
Sur «Mixing Up» de JL Campana
J’ai écouté attentivement l’enregistrement de Mixing Up et mon commentaire est le suivant:
Non seulement cette démarche « acoustique » (aux résultats « électroacoustiques »…) produit une musique inouïe, révélatrice de couleurs timbrales insoupçonnées, mais le tout étant réalisé sans avoir à recourir à une technologie souvent « lourde » et qui a tendance devenir obsolète aussitôt rendue accessible !
Je compte bien porter ton Mixing Up au sommet du palmarès des projets escomptés à MNM 2019, dont la thématique sera « Les Grands Espaces… »
Claude Delangle
Saxophoniste, Professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.
Sur «Mixing up» de JL.Campana
«…du très beau travail, une recherche passionnante !
Ces synthèses sonores font entendre des combinaisons inouïes ! »
Jean Geoffroy
Percussionniste, Professeur aux Conservatoires Nationaux Supérieurs de Musique de Paris et Lyon
Sur «Mixing up» de JLCampana et «Etorkiz eta izatez» d’I.Urrutia
«Le son matière est une notion bien connue aujourd’hui sur laquelle travaillent de très nombreux compositeurs à travers des transformations électroniques live, des modes de jeux nouveaux, les métas-instruments et développements de toutes sortes, ce «son» qui a accompagné l’homme depuis toujours, que ce soit à travers ses traditions musicales populaires, que les timbres qui y sont associés, comme autant de signatures apposées à travers les âges.
La démarche de José-Luis Campana et Isabel Urrutia est différente.
C’est là, toute l’ambition de cette nouvelle recherche: recréer une nouvelle dimension, un nouvel espace sonore. Cette démarche a créé un nouvel espace sonore génial…Cela sonne vraiment très bien!
Je compte réaliser des enregistrements par famille d’instruments: Bols Chinois, Bois, Métaux…étudier ses résonnances à l’aide de l’ordinateur, créer de nouvelles modes de «jeux» et leur retravailler, afin d’ enrichir la «banque de sons» de notre «palette sonore» avec des instruments des traditions populaires pour son application à la composition musicale».
Bertrand Dubedout
Compositeur, Professeur au Conservatoire de Toulouse et Co-Directeur d’éOle.
Sur «Mixing up» de JLCampana
Je suis impressionné par la quantité de travail que tu as accumulée dans cette œuvre.
Je suis très sensible à la richesse des textures qui configurent un paysage vraiment nouveau.
Je suis aussi très sensible à la richesse harmonique, au travail de sillage, de trainées que laisse derrière elle chaque nouvelle texture.
C’est aussi une authentique pièce d’orchestre avec seulement 6 instruments live, ce qui est aussi une piste extrêmement riche pour les compositeurs, à une époque où les orchestres ne jouent, au titre du «contemporain», que du néoclassique. Même en termes d’économie musicale, c’est une idée que je crois pleine d’avenir.
Marie Ythier
Violoncelliste
Sur «Mixing up» de JL.Campana
Bravo, c’est très réussi!
J’aime beaucoup la matière et l’épaisseur, les soufflés dans les graves, ainsi que les motifs plus contrapuntiques qui se développent à partir de la moitié de la pièce avec les guirlandes de sons qui ressemblent un peu à du cymbalum ou cordes pincées.
Critiques, articles de presse et commentaires
«Nous l’avons tout d’abord rencontré aux cours «New Music» à Darmstadt, où je venais découvrir sa musique et j’ai trouvé qu’il était un brillant analyste de ses propres compositions.»
«Campana a élargi les possibilités du jeu instrumental, spécialement avec les cordes, par l’utilisation différenciée de l’amplification et de la réverbération. La pérennité de ses oeuvres est remarquable : elles ne lassent jamais l’auditeur et maintient une tension constante du début à la fin.»
Otto Tomek,
ex-coordinateur des programmes du Donaueschingen Festival, ex-coordinateur des programmes «Muzik der Zeit» à la Radio (Baden-Baden), responsable de la section musique de la Radio de Cologne et ancien conseiller musical (section musique contemporaine) aux Editions Universal (Vienne).
«Je n’hésite vraiment pas à dire que José Luis Campana est l’un des meilleurs de sa génération.»
«C’est avec des personnalités de cette valeur, et nous en sommes en fiers, que notre institut à Darmstadt a acquis sa renommée auprès des passionnés de la musique et des arts contemporains.»
Friedrich Hommel,
directeur de l’Institut International de Musique de Darmstadt (IMD), producteur de musique (Radio de Baden-Baden) et critique musical.
«José Luis Campana est un compositeur qui ne se contente pas de reprendre ce qu’il a fait auparavant mais s’emploie à trouver de nouvelles voies pour chaque nouveau projet.»
«Je crois véritablement qu’il fait partie de l’avant-garde des compositeurs de sa génération.»
Risto Nieminen,
directeur du Festival d’Helsinki, ex-directeur de l’IRCAM.
«José Luis Campana est, à mon avis, l’un des compositeurs les plus doués, les plus originaux et aussi des plus travailleurs de sa génération.
Il est également à souligner que José Luis Campana a fait un parcours complet de ce que notre époque nous offre comme moyens techniques dans le travail compositionnel, et a réalisé dans pratiquement tous les domaines des œuvres extrêmement accomplies et intéressantes.»
Ivo Malec,
compositeur, ancien professeur de composition au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.
«Avant tout, Vox Faucibus Haesit de José Luis Campana. Avec ses effets furieux de clusters, l’oeuvre impressionnait surtout par son expressivité explosive. Il n’est pas surprenant que José Luis Campana ait eu en 1985 un prix de composition de la radio WDR pour cette oeuvre, car son intention d’imiter l’électronique musicale à l’aide d’instruments, est vraiment exceptionnelle.»
«Dans Vox Faucibus Haesit, José Luis Campana projette des images sonores de la musique électronique sur des instruments traditionnels et il n’hésite pas : de véritables explosions de clusters avec des tremblements ont eu lieu sur le piano… La forte impression de la composition de Campana, son geste «parlant», vient surtout de sa capacité à donner la vie à un matériel sonore électronique «mort».»
Stuttgarter Nachrichten.
«Dans Nexus de José Luis Campana, on sent partout une continuité, une substance solide. Sans doute, un morceau de musique de grande valeur.»
Neue Musik, Ars Viva.
«Face à des constructions sonores parfois trop calculées, José Luis Campana oppose une musique sensible, physique, psychodramatique… Peut-être sommes-nous devant une néo-sensibilité libérée ?»
Suedkurier.
«Vox Faucibus Haesit de José Luis Campana met vraiment tous sens dessus dessous : ce n’est pas l’électronique qui produit l’effet de distanciation du piano, mais c’est le mimétisme du piano avec l’électronique. Le pianiste apparaît déguisé d’un synthétiseur, d’un harmoniseur ou d’autre chose.»
Die Welt.
«Dans Vox Faucibus Haesit de José Luis Campana les timbres se «frottent» pratiquement, ce qui crée finalement des nouveaux sons.
De telles compositions montrent que même dans le domaine des instruments traditionnels, la question de l’innovation du son n’est toujours pas terminée.»
Koelnische Rundschau.
«… Ensuite, la création de My, de José Luis Campana… Il parle un langage original, qui utilise des éléments folkloriques perceptibles, un langage fondé sur une recherche expérimentale du son et une conception très personnelle de la résonance.»
Weser Kurier, Bremen.
«Une salle plus vaste eût été préférable pour mieux apprécier les effets de spatialisation de Insight, de José Luis Campana, qui est d’une grande richesse de timbres, une sombre palette sonore, le tout élargi par l’exploitation de la voix comme geste instrumental… Passionnant…»
Dissonance, n°11.
«On retrouvait Farhad Mechkat à la tête du Nouvel Orchestre Philharmonique…
Dans Splitting, José Luis Campana déchaîne l’orchestre en une succession de paroxysmes, menés avec maîtrise certaine…»
Le Monde de la Musique, n°89.
«José Luis Campana… un voyageur dynamique et génial. Son Quatuor à cordes n°2 réunit une trame savante aux échos lointains de musiques populaires…»
Stampa Sera, Turin.
«… L’oeuvre la plus claire dans sa cohérence intérieure fut le Quatuor à cordes de José Luis Campana…»
Hessische Allgemeine Zeitung, Kassel.
«L’oeuvre psychologiquement la plus riche de ce concert était le Quatuor à cordes n°2 de José Luis Campana. Il réussit à faire vivre technique et expression en heureux voisinage ; par exemple, dans l’utilisation de différents tempi qui déclenchent des processus de perception, comme dans la superposition de plusieurs niveaux de rêve…»
Der Tagesspiegel.
«José Luis Campana s’est servi de toutes les possibilités techniques des quatre instruments pour obtenir une musique pleine de spontanéité…»
Neue Ruhrzeitung.
«Vox Faucibus Haesit du solide et titré José Luis Campana, où l’imitation instrumentale très poussée du vocabulaire électro-acoustique aboutit à une oeuvre cohérente, vigoureuse et toujours musicale. Une réussite d’un compositeur de formation éclectique.»
Les Nouvelles d’Orléans, France.
«José Luis Campana dans Vox Faucibus Haesit créait intelligemment des schémas, des textures, qui étaient superposés sur de multiples clusters du piano.»
The Guardian, Londres.
«José Luis Campana a réussi un Quatuor à cordes riche en changements et en surprises…»
Thurgauer Zeitung.
«La façon dont Campana – après des parties «sauvages» – fait que les différentes voix se retrouvent dans une atmosphère de repos final, témoigne de sa capacité à créer une conclusion, une fin artistiquement logique, indispensable dans chaque phase de l’évolution de la musique…»
Neue Zuericher Zeitung.
«Il semblerait que le travail avec quatre instruments à cordes pousse les compositeurs à une extrême concentration et à une différenciation des matériaux sonores… Chez José Luis Campana c’est la sensibilité vis-à-vis des couleurs et la richesse d’imagination mélodique qui en témoignent.»
Stuttgarter Nachrichten.
«Campana dispose d’une grande gamme de moyens d’expression et d’une évidente capacité concertante. Sa musique prend de l’élan et connaît aussi des espaces de repos. Elle témoigne d’un grand amour pour les couleurs sonores, exploitées au maximum.»
Badische Zeitung.
«José Luis Campana aime la concision et excelle dans l’art du bref et de l’élision.
[…] La première Tangata in tre pour contrebasse est une pièce virtuose et colorée, pleine de fureur et de sensualité, avec ses réminiscences du tango argentin.
[…] Cette même inspiration de la musique populaire, on la retrouve dans Tangata IV, pour violoncelle et piano amplifié, avec un impressionnant échange de cellules rythmiques entre les deux instruments, joués à des vitesses différentes .
Quant au rimbaldien Je est un autre […] pour marimba basse et percussion; on peut le voir comme une sorte de grand geste onirique en trois mouvements, dans lequel le marimba semble à la recherche de son propre rêve.
Cette (trop) courte monographie nous le confirme : José Luis Campana est un compositeur implacable et intrépide. Et Dieu sait combien aujourd’hui nous avons besoin de trépidation.»
Thierry Clermont, critique musical.
«La musique de Campana est un art de l’attente (sentiment très bien « phrasé » par le percussionniste Jean Geoffroy dans Je est un autre), de l’explosion soudaine, mais les contrastes vivent en bonne entente et participent d’un temps musical captivant.»
Costin Cazaban, critique musical.
Depuis quelques temps, le terme «avant-garde» s’entend plus rarement et il est probable que dans quelques années il n’ait même plus de signification. Il est des époques où l’esprit se tourne entièrement vers l’avant-garde ou plutôt vers l’attente d’un changement qui se voudrait le plus radical possible. Mais ce XXème siècle finissant exprime également un malaise et le désir de (re)découvrir des langages que nous nous sommes efforcés d’oublier. Cet état que je cherche à décrire naît de l’observation de quelques exemples tirés de la musique qui s’écrit aujourd’hui. Parmi ces exemples, les compositions de Campana me paraissent plus que jamais significatives.
Les Tangatas III et IV, et Je est un autre partent à la recherche d’un fil qu’il n’est pas facile de rattacher au souvenir du tango argentin. Mais quelles composantes de cette musique survivent dans les pentagrammes de Campana ? Seulement un geste rythmique qui tient plus du flux d’énergie que de la simple figuration. Cela semble peu, comme si on espérait reconnaître une personne à travers une radiographie, c’est justement l’expérience de la musique contemporaine. Durant toutes ces années, nous avons acquis un nouveau mode de connaissance et de souvenir, et la musique de Campana nous invite à assister au spectacle des sonorités de la «Nouvelle Musique» qui assaillent les images de la mémoire, les explorent tout en découvrant d’autres articulations possibles.
Enzo Restagno, musicologue.
(Traduit de l’italien par Karin Py)
Babel (ou «le jardin d’autrui…)
«Babel (….ou le jardin d’autrui), une création pour soprano ,clarinette, violoncelle, piano et percussion de José Luis Campana! Oeuvre dédiée à l»ensemble, coproduite par le MAMCS, s’il vous plait!
Ce n’est pas peu de dire «surprise» tant l’oeuvre est subtile, tonique, déroutante et sans pareille!
Du sur mesure, cousu main, pour Françoise Kubler qui démarre sur les chapeaux de roue:petits cris, intonations quasi japonaises, changement de personnages dans un dialogue à nu, drôle, friand de cocasserie, d’humour!Partition pour voix féminine et quatre instruments, composée de six pièces brèves, ce morceau s’inspire dans la lignée du théâtre musical, de la voix d’une jeune fille MadU, de l’enfant TitU, d’un gardien de la forêt et du vieux VizcaCHa…Inspirée tant par des sonorités orientales, que japonaises, Françoise Kubler se métamorphose en Sumo, Geisha, et tant d’autres elfes, sylphes ou petits nains de jardin: une population rieuse, dense, se bouscule à ses lèvres, son jeu est simple, sobre et très illustré, parlant autant de langues «étrangères», étranges et insaissisables!
Quel charme et quelle dynamique dans ce paysage vocal musical.
La voix chantée, parlée, chuchotée avec des sons gutturaux, imitant d’autres timbres, sur des textes inspirés de langue de tradition orale est source de jubilation, de plaisir d’écoute et toujours surprenante!
Et la dernière pièce se fait DANSE, celle de MadU et TitU: la voix s’y fait instrument et se fond avec les autres, à part égale avec piano, clarinette, violoncelle et percussions.
Que du bonheur, vif, humoristique et très savant à la fois: Campana a bien ajusté au plus proche des corps, voix et instrument sa «griffe» de couturier du son pour vêtir et habiller de façon inouie, l’ensemble que chérit la musique d’aujourd’hui.
Haute couture pour défilé du son très poly sons!
Publié par Geneviève Charras
Musique contemporaine. A la suite d’une résidence avec le compositeur, l’Ensemble Proxima Centauri interprète, ce soir, à la Halle des Chartrons, à Bordeaux, des oeuvres de José Luis Campana.
Musique sante aux réminiscences populaires
Depuis quelques mois, l’ensemble de musique de chambre contemporaine Proxima Centauri s’est installé rue Fieffé. L’opportunité pour cette formation d’organiser, quand les locaux seront rénovés, des présentations d’avant-spectacle et des miniconcerts mis également d’accueillir, et ce dès à présent, des compositeur en résidence. C’est le créateur argentin José Luis Campana qui inaugure les mouveaux locaux. Vivant en France depuis vingt-trois ans, il enseigne l’analyse au Conservatoire supérieur de Paris.
La rencontre avec Proxima Centauri s’est faite il y a cinq ans. José Luis Campana lui avait alors dédié «Feelings/Once», pièce pour flûte, saxophone, piano et percussion. Elle sera reprise ce soir. Ce sera d’ailleurs la sule déjà connue de l’ensemble bordelais puisque les cinq autres partitions qui composent le programme seront abordées en concet pour la première fois.
Une question de style. Toutes ont cependant en commun de puiser leur énergie aux surces de la musique populaire argentine. «Certaines s’appuient sur la tradition de la milinga, danse issue de l’immigration africaine qui a donné naissance au tango. D’autres, du flamenco qui est une autre source du tango argentin. L’auditeur ne va pas entendre les sources dont je me sers. Il aura l’impression vague d’un substrat de danse. Il va reconnaître certaines cellules. Je fais cela pour tenter d’imprimer un mouvement un peu original à ma musique. J’ai ressenti, il y a une dizaine d’années, le besoin de me sortir de l’abstraction en ce qui concerne la musique de chambre», explique le compositeur. «Toute la fifficulté d’interpréter ma musique pour des instrumentistes de tradition classique réside dans le travail du style.»
Joué dans les plus hauts lieux de la musique contemporaine, José Luis Campana est rarement satisfait du résultat. Il garde notamment un mauvais, souvenir d’une pièce créée en Suisse. «Only Two», pour guitare et percussions.
Mais Proxima Centauri et les musiciens invités (1) pour le concert le réjouissent : «C’est la première fois que j’arrive à travailler comme ca. Pour moi, la véritable création de «Only two» se fera lors du concert à Bordeaux.»
«Il ne s’agit pas seulement de faire des répétitions. Il faut aller au-delà de la notation. Il y a chez eux un intérêt profond à rendre le style d’un compositeur.»
: Roch Bertrand